trois livres d’Eric ORSENNA :

« A Versailles, souvent je tends l’oreille, rêvant de retrouver une amitié, une conversation quotidienne et qui dura trente-cinq ans. Entre Louis XIV et André Le Nôtre. Le monarque le plus puissant à qui tout doit céder, même le temps. Et l’homme de la terre, le saisonnier, celui qui reste du côté de la nature, même s’il la force comme personne avant lui. « Ensemble ils ont écrit le plus grand livre du monde – mille hectares -, le roman du Soleil incarné. La seule histoire occidentale qui impressionnait Quianlong, l’empereur de Chine, le créateur du jardin de la Transparence parfaite. »

Autre présentation:

Jamais l’art des jardins n’a connu un tel état de perfection qu’avec André Le Nôtre, contrôleur général des jardins du roi, ami et disciple des grands peintres et architectes de son temps. Louis XIV lui donna son amitié, lui qui en était si avare.

C’est toute cette aventure créative, humaine et sociale qui est évoquée ici.

Portrait très documenté d’un homme heureux, par le plus pétillant de nos grands romanciers. 

Depuis l’enfance, il est notre ami. Et les animaux de ses Fables, notre famille. Agneau, corbeau, loup, mouche, grenouille, écrevisse ne nous ont plus jamais quittés. Malicieuse et sage compagnie !

Mais que savons-nous de La Fontaine, sans doute le plus grand poète de notre langue française ?

Voici une promenade au pays vrai d’un certain tout petit Jean, né le 8 juillet 1621, dans la bonne ville de Château-Thierry, juste à l’entrée de la Champagne.

Bientôt voici Paris, joyeux Quartier latin et bons camarades : Boileau, Molière, Racine.

Voici un protecteur, un trop brillant surintendant des Finances, bientôt emprisonné. On ne fait pas sans risque de l’ombre au Roi Soleil.

Voici un très cohérent mari : vite cocu et tranquille de l’être, pourvu qu’on le laisse courir à sa guise.

Voici la pauvreté, malgré l’immense succès des Fables.

Et, peut-être pour le meilleur, voici des Contes. L’Éducation nationale, qui n’aime pas rougir, interdisait de nous les apprendre. On y rencontre trop de dames « gentilles de corsage ».

Vous allez voir comme La Fontaine ressemble à la vie : mi-fable, mi-conte.

Gravement coquine

Le style est impertinent, alerte, voire insolent, comme Beaumarchais pouvait l’être. Quel destin incroyable, horloger et inventeur,  introduit  à la cour, écrivain, mais aussi envoyé du Roi auprès du chevalier d’Eon, pourvoyeur d’armes pour les américains, plusieurs vies en une seule. Quel homme!!!!!

C’est un plaisir de lire ce livre avec toujours en fond des répliques du Mariage de Figaro.

«L’existence de Beaumarchais est une ivresse de vivre. Une suite de folles journées. Une pièce de théâtre effrénée où les personnages, tous Beaumarchais, se succèdent, se nourrissent l’un l’autre, s’allient,se contredisent, se combattent, parfois se détestent, le plus souvent s’aiment, trop. Ce serait banal si, vécues par tous ces personnages, toutes ces vies se succédaient sagement. Cet horloger, fils d’horloger, ne supporte pas la chronologie. C’est le prince du En Même Temps, cette stratégie qui, quoi qu’on pense n’est pas moderne : c’était déjà la devise du XVIIIe siècle. Musicien, courtisan, financier, promoteur immobilier, industriel, espion, armateur, auteur d’œuvres tantôt géniales, tantôt très oubliables, éditeur de Voltaire, il devient révolutionnaire malgré lui. Trop gourmand pour ne pas TOUT vivre à la fois. Et trop joyeux de toutes ces aventures pour en ressentir de la fatigue. Comme l’écrivait Fernando Pessoa, n’être qu’un est une prison.»